"L'alcool: un mode de vie à part" Milou
A la demande de Milou, un étudiant en échange comme moi, voici un post sur ce que certains considèrent comme un fléau, d'autre comme une veine: l'alcool.
Si depuis le début de ce blog, j'enchaine les oppositions "riches/pauvres", l'alcool est bien une des rares chose qui soit commune aux deux. Avec la bouteille de tanduay (rhum local) à moins d'1 euro, ce n'est pas l'argent qui va décider de ton taux d'alcolémie.
Je me souviendrai très longtemps de cette nuit il y a quelques mois ou je rentrais chez moi à une heure tardive et j'ai croisé un enfant de 4 ans qui pleurait toutes les larmes de son corps. J'ai demandé à quelqu'un de me traduire pourquoi il était seul et qu'il pleurait. Son oncle boit, comme tous les soirs, et le tape, comme tous les soirs. Alors il ne voulait pas rentrer dans sa "maison", ou plutot dans ses tôles et bouts de plastiques sur le bord du trottoir. La violence due à l'alcool, on l'a aussi déjà vue ici entre étudiants internationaux.
En scube à Paris, on fait quelques soirées arrosées, mais c'est parce que cela est exceptionnel que c'est bien. C'est le sens même du mot "fête". Ici, une "fête", ca arrive 3 à 4 fois par semaine. Les étudiants en échange viennent très majoritairement d'écoles de commerce et sont plus âgés donc ils ont plus l'habitude des soirées à fort taux d'alcool. Ici je livre mon ressenti, je sens déjà que Milou est en train de penser "quelle relou", libre à ceux qui ne sont pas d'accord de commenter ce post.
Pour moi il y a deux types de gens: ceux qui boivent occasionnellement en soirées, pour faire la fête, rire entre amis et passer un bon moment et ceux qui peuvent se descendre la quasi totalité d'une bouteille seul, en jouant aux échecs, ou en arrivant à une soirée à 5h du mat', ou que sais-je encore...
Entre le gars qui frappe son neveu avec 2 grammes de tanduay dans le sang ou celui qui se lève dans l'après-midi avec un mal de crâne, enchaîne les textos pour dire "désolé pour hier soir", et commate pour mieux recommencer le soir, il n'y a qu'une différence de degré. La conclusion est la même: l'alcool c'est "un mode de vie à part". c'est un mode de vie qui eclipse tant d'autres choses à faire et à découvrir et qui à terme éclipse même le sens de la morale et des valeurs (notamment le respect des choses et des personnes...).
Ici c'est un jeu. Plus tu bois, plus t'es cool. Moins tu bois, plus t'es coincé du cul.
Perso, j'aime boire. De temps en temps. Et c'est ce "de temps en temps" qui fait que c'est appréciable.
Et si cela fait de moi un fille austère et pas fun, soit. Manille, ce n'est pas que le tanduay. Et je ne veux pas passer à côté de ça.
Milou m'avait proposé une autre citation en titre "la vie c'est pourri
l'alcool c'est trop bien". Tout est dit. L'alcool c'est pas la vie.
Merci Milou.