« If you want others to be happy practice compassion, and if you want yourself to be happy, practice compassion » Dalai Lama
7 jours que je n’ai pas écrit… Trop de folies, trop de remises en questions, trop peu de réponses…je n’avais pas envie de vous faire partager ce vide. Et puis là, aujourd’hui, je me suis dit que ça fait aussi partie de cette troisième année que je suis en train de vivre. Et comme je partage cette année avec vous, alors pourquoi faire des impasses ? On se pose tous énormément de questions ici. Certains sont partis en quête de trouver un sens à leur vie, certains sont partis par obligation scolaire, certains sont partis pour fuir, et on a tous comme démangeaison de profiter, profiter, profiter. Je n’ai certes que 20 ans, mais je ne me suis jamais posée autant de questions sur le fait de vouloir vivre, vivre heureux, car le temps passe trop vite. Des visites dans les bidonvilles, où il n’est pas question de « vie » mais de « survie », à la lettre de mon père écrite quand j’avais deux ans (et reçue le jour de mes 20) où il craint déjà le temps qui passe, en passant par la rencontre avec des personnes dont je ne comprends pas l’avidité d’aventures en tout genre « avant qu’on ne puisse plus », tout me mène à réfléchir sur ce sujet. C’est en effet une année bizarre. Passer d’un monde à l’autre, rencontrer des gens dont on se sent très proches pour les quitter 10 mois après, vivre à 100 à l’heure, visiter plus de lieux qu’en 15 ans d’existence normale… c’est comme une courte vie enclavée dans une vie plus large.
Même si certains diront que c’est « cliché » lors d’un voyage en Asie du Sud Est, je m’intéresse de plus en plus à la pensée bouddhiste. J’ai acheté « The Art of Happiness » du Dalai Lama (oui, je suis en train de lire autre chose que cosmo :-D !). Beaucoup de scientifiques commencent à s’intéresser à la notion même de bonheur et comment l’augmenter. Normal. Après l’invention d’internet, des voitures, de l’avion, des téléphones, du four à micro-ondes (je le met dans cette liste des choses importantes parce que moi sans Picard ou sans collocs qui cuisinent…) on n’est toujours pas heureux. Je trouve la pensée bouddhiste très pertinente sur ce point : La compassion.
Vendredi je suis rentrée de Tatalon très perturbée (la preuve j’ai parlé toute seule à voix haute tout le long du chemin). J’ai rencontré des enfants qui sont venus tout naturellement me parler, me raconter leur vie (par traducteur interposé), et on s’est mis à faire des jeux philippins (que j’avais appris à Musmos, il y avait une équipe de télé qui était là pour la fondation Bill Gates, vous auriez du voir leur tête quand la petite m’a dit « on joue à apple kiss » et que j’ai fait « ok pas de problème, je connais :-D »). J’ai tout oublié, je me suis sentie bien, heureuse, enfant, insouciante. On a partagé un moment que je n’oublierai jamais. Et c’est la compassion qui m’y a amenée. Quand je suis rentrée très tracassée (car la vie de ces petits est…sans nom pour décrire ca. Parfois pas de parents. Pas d’école. Pas de jouets. Un bol de riz. Des poux. Si on veut résumer), quelqu’un m’a dit « Violaine tu t’attaches trop aux gens ». Oui. Et alors ? N’est-ce pas comme cela que je trouve mon bonheur et mon équilibre ? Et la compassion c’est quelque chose à double sens. Ces derniers jours ça allait pas trop mais j’ai retrouvé le sourire grâce à mes amis, ceux qui ont eu de la compassion pour moi. C’est peut-être ça la recette du bonheur, pas besoin de courir après le temps, pas besoin de grimper des montagnes, pas besoin de sauter en chute libre, pas besoin de se noyer dans l’alcool, pas besoin…
Bon, je vous laisse sur ce post très « prise de tête », je vous concocte un post plus culturel (je vous l’avait promis après tout…d’arrêter de parler de moi moi moi) sur les Philippines et les élections politiques à venir (en mai). Je vais demander aux gens des bidonvilles demain comment ca marche les élections pour eux, je vais vous prendre des photos etc parce que parfois on se demande si c’est possible un système politique aussi …corrompu ? démagogue ? (le logo d’un candidat c’est celui de Superman…)